L’interprétation symbolique, utilisée à des fins divinatoires, comme en psychologie, reste un des outils les plus anciens dont dispose l’homme pour percer les mystères des profondeurs psychiques. La mythologie et son panthéon de divinités violentes ou équanimes, reflètent un savoir sauvé de l’antiquité au travers d’histoires apparemment invraisemblables, dont le genre humain s’est repu à souhait. 

Cependant, la personne avisée saura lire dans ces récits intemporels, une réalité beaucoup plus proche de notre monde intérieur. Le risque aujourd’hui, se trouve dans les nouvelles données culturelles qui mettent en danger un savoir universel, indispensable pour comprendre notre cheminement humain, en faveur d’une virtualité aussi changeante qu’éphémère.

Peu de gens savent apprécier une œuvre d’art, au-delà de sa valeur chrématistique. Les allégories de certaines œuvres majeures ne peuvent réveiller en nous aucun sentiment, si nous ne possédons pas les bases symboliques pour nous ouvrir les portes de la transcendance.

Le mythe d’Orphée a été représenté par presque tous les peintres, mais le son de sa lyre n’arrive qu’aux oreilles affinées dans sa même fréquence.

Je me souviens des travaux d’un psychologue/astrologue d’excellente réputation que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Séville au cours d’une conférence, Sinesio M. Rodenas.

Il présentait ses deux derniers livres : « La spirale évolutive » et « Le zodiaque et la psychologie évolutive ». Il fit un long commentaire sur le symbole et son importance dans le progrès de la science. Sans les symboles, nous en serions encore à compter sur nos doigts. Adieu algèbre, adieu physique quantique, adieu mathématique…

Le symbole, d’utilité mathématico-scientifique ou spirituelle ou encore ésotérique, a la même fonction, il est porteur d’une connaissance majeure, il est le tremplin vers d’autres savoirs, car il renferme une multiplicité d’informations, qui une fois déployées, permettent l’ouverture à une octave supérieure d’entendement, de compréhension. L’utilisation ou l’abus que l’on fait du symbole dépend de chacun, mais cela est une autre histoire. Le symbolisme se trouve aussi bien en ésotérisme, en religion, en science comme source de connaissance, malheureusement, manipuler les esprits est commun à toutes les disciplines. Le symbole n’est pas remis en cause, ni dans son utilisation oraculaire, psychologique ou thérapeutique, ce n’est que le mauvais usage qu’en font certains individus, pour ne pas parler de certaines institutions millénaires qui continuent de manipuler impunément les masses, chaque jour un peu plus affaiblies face à la pensée monolithique de la globalisation. 

Prenons l’exemple du « Tarot » si souvent décrié, bafoué par une médiatisation inspirée de l’ignorance des tireurs de cartes. Aucun chercheur averti ne niera le grand « savoir » que renferment ses lames, héritage d’un passé que nous nous évertuons d’ensevelir. Je me permets de conseiller ici la lecture aussi passionnante qu’enrichissante, une œuvre maîtresse « La Loi Elyon » écrite par un scientifique atypique, Cristian Granier. C’est un spécialiste de physique quantique, Kabbaliste, qui a développé un travail sur la création de l’univers au travers de « l’Alephato » (l’alphabet hébreu). Rappelons que « l’Alephato et le Tarot » sont la même chose avec un habit différent. Nous entrons ici dans une métaphysique, soutenue, légitimée par l’expérimentation scientifique. Chaque lettre, expliquée jusqu'à la satiété, est un maillon du processus évolutif. Par exemple : La lettre Aleph, est à la fois un numéro (le 1), mais aussi un concept (le principe premier depuis lequel tout commence et vers lequel tout revient) c’est l’Alpha et l’Omega de la religion catholique qui illustre toutes les églises. Nous avons donc un « pictogramme » la représentation graphique d’une certaine réalité, et un « idéogramme » avec un contenu complexe, qui permet de véhiculer une grande quantité d’informations grâce à un simple symbole.

Je n’entrerais pas ici dans la valeur polygonale de chaque lettre hébraïque, rappelons simplement que « Aleph » = 1 (valeur polygonale = 3) et « Tav », dernière lettre de l’alphabet hébreu = 22 (valeur polygonale = 360) et nous fermons ainsi le cercle comme métaphore du cycle vital, naissance – mort. Pour ceux qui s’intéressent de plus près aux mystères de la Kabbale, j’organise des cours d’initiation à la Kabbale, dans une optique thérapeutique, mais où tous les aspects sont traités : Temoura, Notaricon, Guematrie ainsi que son histoire. 

Pour les plus curieux, ajoutons que l’Alephato comme le Tarot, utilisés en recherche psychologique, donnent un excellent résultat. Je ne m’oppose pas cependant à un tirage de carte inspiré de l’arbre Sephiroth, lorsque la situation l’impose, ou que la personne concernée ne peut comprendre toutes les subtilités d’autres techniques et si cela permet la résolution immédiate d’un problème ou l’apaisement d’une tension. Mais l’utilisation abusive de cet incombustible « arcane » est un comportement maladif. Vouloir connaître le futur alors que l’on ne lutte pas suffisamment pour le présent est symptomatique d’une pathologie plus profonde et surtout une fuite de la réalité. Le travail que nous devons réaliser sur nous-mêmes est de chaque instant, dans « l'Ici et Maintenant ». C’est notre Opus Magnum, la véritable pierre philosophale. Juan Castell.